top of page

Augustin Gimel est né en 1974 à Paris. Études à l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et à la Cooper Union School de New York. Ses vidéos et ses installations proposent une réflexion sur les limites de la perception visuelle et sonore par l'utilisation du plan-photogramme, de la répétition et des combinatoires. Par la contraction ou l'élongation du temps, par des rapprochements de systèmes de représentation antagonistes, le montage révèle la poésie interne des matériaux pris sur le vif. Des entités nouvelles apparaissent le temps d’un battement de cils.

 

Augustin Gimel est aujourd’hui l’un des cinéastes dont la pratique est la plus directement concernée par une utilisation du photogramme comme « support géné- ralisé pour la nomenclature » (Yervant Gianikian). Son activité de cinéaste consiste pour la plus grande part à collecter, sélectionner, trier et assembler des milliers d’images. Prises de vues urbaines, images porno- graphiques glanées sur Internet ou fragments de peinture classique constituent la matière première visuelle de construc- tions élaborées. Ce travail en vidéo ne relève en aucun cas du video art mais du pur cinéma, dans une lignée qui embrasse le cinéma expérimental le plus exigeant mais aussi toute l’histoire de la figuration classique – et non classique – des corps. Dans une lignée très burroughsienne, grande source d’influence avec Michel Foucault, le cinéma d’Augustin Gimel se révèle un véritable outil d’analyse des ar-chétypes et de l’uniformisation de la pensée dans une société globale du contrôle et de la communication.


Tels des nuanciers et des catalogues d’échantillons, les films dressent le portrait d’une civilisation à l’ère de l’éradication de la pensée individuelle et individuée. C’est pourquoi ils questionnent aussi systéma-tiquement la place et le rapport du corps à son environnement.
Comme Eisenstein ou Kurt Kren avant lui, il met en avant la dimension logique de l’art, recourant à des figures géométriques ou à des formules arithmétiques pour organiser ses classements. Dans Il n’y a rien de plus inutile qu’un organe (1999), il utilise par exemple une formule métrique afin de régler les proportions de longueur entre les plans ; ou bien c’est le nombre d’or auquel il a recours, avec la suite de Fibonacci qui ordonne la naissance et la croissance de la lumière dans 1305 (2001).

Par association, juxtaposition, comparai-son, prolifération et contamination, Augu-stin Gimel révèle les codes qui persistent dans l’image, œuvrant à rendre le réel davantage visible dans ses structures profondes.

 

Vincent Deville

 

 

 

www.augustingimel.net

 

 

AUGUSTIN GIMEL

Source & Remerciements : Augustin Gimel

"Terres Vaines" d'Augustin Gimel et Brigitte Perroto. silibis.net

bottom of page