EMMANUELLE SARROUY
Emmanuelle Sarrouy
Auteur / Poète / Réalisatrice
Née en 1968 à Lausanne, Suisse, Emmanuelle Sarrouy vit et travaille à Marseille.
Elle passe son enfance au bord de la Manche à Dieppe, en Normandie. Après une année à l’École des Cadres à Paris, arrivée en Provence en 1988, entre Marseille, Aix, Cassis et Lourmarin, elle suit des études d'anglais et de cinéma, et soutient une Maîtrise d’Études Cinématographiques sur le film gore des années 80 avec Nicole Brenez en 1993. Elle est d’abord traductrice de scénarii de dessins animés, régisseuse de cinéma, puis directrice de casting, ainsi que programmatrice de courts-métrages expérimentaux au Festival Tous Courts d’Aix-en-Provence.
Artiste multimédia, poète, elle publie de nombreux articles sur le cinéma et le cinéma expérimental, réalise des vidéos et installations qui sont montrées dans de nombreuses manifestations internationales. Elle sort en 2011 un livre sur Haïti et l’aventure de l’adoption, long poème du tremblement intitulé Séisme(s), dont elle propose différentes versions de lecture musicale.
Grande adepte du métissage de toutes sortes, elle pratique l'hybridation des formes et le mélange des genres. Emmanuelle flirte depuis toujours avec le journal intime, la compilation/collection, l'archivage, le recyclage, les petites formes, la poésie dans toutes ses formes… Elle travaille régulièrement sur le portrait et l'hybridation entre l'homme et l'animal, qu'elle nomme Humanimalité, l'homme et la nature, qu'elle nomme Humanaturalité.
Elle prépare aujourd’hui une installation multimédia sur la quête de l’enfance, travaille sur plusieurs projets d'écriture, et poursuit l’hybridation en travaillant de plus en plus régulièrement en collaboration avec des artistes (Alfons Alt), vidéastes (Carole Contant, Jean-Paul Noguès), musiciens (Frédéric Salles, Sakamoto Hiromichi, Sofiane Saïdi/NAAB, Mazen Kerbaj), danseurs (Émilie Garetier, Yendi Nammour), auteurs (Jonas Jolivert, Wilfried Salomé)…
// Endogene
// Membre du Collectif Jeune Cinéma
Une Ritournelle & Terristoire
Environnement, enivrement des sens
Tourbillon, explosion du sens
Musical, pictural
Le texte lui aussi danse
Et l’image chante
Glissement de/vers l’espace poétique
Danse, ivresse, explosion du lieu/cadre dans un tourbillon sens dessus dessous, sans toit ni lieu, la danseuse est sortie de sa boîte à musique restée hors champ, comme le texte qui entre et sort, qui sort et entre, le chat veille, le paon dort, la libellule souffle sur les fleurs et les blés enlacés, le Prophète de l’homme à l’animal à la terre en valse rythmée
Ouverture, réveil de l’espace dans la superposition des images et les défilements alternés, déconstruits, du texte
Glissement immersion/dispersion de l’espace poétique
Le lieu du sens s’appréhende dans la surimpression d’une même image à des stases différentes, au cœur même du tourbillon, de l’effusion, l’ivresse à profusion ou dans la surimpression de deux images distinctes réunies en terrisoire amoureu(se)x à défricher éternellement, à ériger perpétuellement.
Emmanuelle Sarrouy
Octobre 2014
EMMANUELLE SARROUY – PAR ELLE-MÊME
« Filmer la vie, la mienne, celle des gens et des êtres qui m’entourent, que je croise, le repas, les voyages, la route… Filmer ces instants de vie, éphémères, les fragments d’un quotidien qui se prend à devenir magique. Quand je filme, je ne sais pas encore si cela fera partie d’un film ou pas. Je filme comme je vis. Selon l’envie. C’est ensuite, dans un deuxième temps, que les images surgissent. Ce sont ces moments que l’on ne maîtrise pas qui m’intéressent et que je cherche à capter. C’est parce qu’ils sont quasi insaisissables que leur valeur est si précieuse.
Mes films sont des portraits d’Hommes/Animaux, portraits dansants, chantants, parfois effrayants : réflexions poétiques sur l’humanimalité, rencontres improbables entre auteurs, musiciens et film de found-footage… Fusions de strates temporelles. Mes installations sont des réflexions poétiques sur la quête de l’enfance, de l’identité et de l’humanité. Le chemin des fleurs se dit Persikov en suédois…
Mes textes, comme mes films, participent de toutes ces quêtes, flirtent avec les images, les sons, les voix, et s’hybrident à l’infini… Pareils à nos vies ! » E.S.
ILS EN PARLENT
« La voix dans le noir, une voix murmurée, presqu’une voix, pas la voix d’une femme mais la voix intérieure / notre voix / la voix qui existe en dehors des mots / la voix qui existait quand le monde n’était pas encore le monde étatisé, normalisé, encadré / par les discours amoureux, démocratiques et donc financiers / la voix d’Emmanuelle Sarrouy (in Prototype…) / parle / doucement / et alors… » Pierre Merejkowski, juillet 2006
« La cinéaste travaille donc sur les « effets secondaires du protocole structurel : enrichissement / essentialité ». Un protocole qui, tout en choisissant et pariant sur la « montée des signes », s’octroie l’inscription scripturale de vers à la surface de l’image (fragments de Vents (1946) et Chronique (1960) de Saint-John Perse), levier et miroir fragmenté que tend ce film de recyclage : un miroir anthropologique. Invention langagière où images et vers entrent en interaction. Ainsi, dans leur déploiement d’ailes, virage du figuratif à l’abstraction, puis de l’abstraction au psychique, ces nuées d’oiseaux révèlent tout de l’humanité. Un anthropomorphisme de l’œil doublé d’un anthropomorphisme de l’animal. » Gilles Lyon-Caen, juillet 2004 (à propos de “C’est de l’homme qu’il s’agit !“)
« Ses films constituent autant de déclarations d’amour fou à la vie conçue comme réinvention permanente de soi et comme réservoir débordant de sensations optiques et sonores. De cette expansivité sensible de l’instant, seule une attentive exploration analytique peut rendre compte. Emmanuelle Sarrouy ou la libre jubilation du temps. » Nicole Brenez, décembre 2005